Ceux qui connaissent mes travaux artistiques ne s'étonneront pas du choix de mon sujet, étant informés de mon goût prononcé pour l'Expressionnisme Allemand tout d'abord et pour l'Expressionnisme Abstrait d' autre part. J'admire tous ces artistes qui, de près ou de loin, en furent soit les chantres ou de considérables influences dans leurs rayonnements. Ces mêmes personnes n'ignorent pas que le titre de l'auto-support papier du Collectif LéA (Labo d'Expérience Artistique) auquel j'appartiens, n'a d'autre nom que « EXPR ABSTR ». C'était l'occasion de rendre hommage à ce « phénomène » artistique, peut-être plus qu'un « mouvement » à proprement parler.
L'Expressionnisme apparaît en Europe autour de 1900 et dès les années 40 s'affirme comme Expressionnisme Abstrait, que représentent surtout des artistes blancs, américains et de sexe masculin.
Je ne prétends pas en l'endroit de cette chronique présenter un cours d'histoire de l'art sur le sujet. Néanmoins afin de correctement l'illustrer aux yeux de chacun ; pour bien saisir ce qu'est (selon moi) l'essence de ces courants artistiques, la première partie de ma chronique hebdomadaire retrace au fil d'images, de dates et de menues remarques, la naissance du style.
J'y souligne l'implication parallèle aux faits historiques du mouvement et -surtout- je m'essaie à éclaircir l'objet de son « Expression ».
Je ne détiens ni ne révèle pas une « absolue » vérité, mais uniquement un point de vue et quelques avis sur la question. Quelque puisse en être la façon, n'hésitez pas à prolonger le débat, à le nourrir d'infos complémentaires et/ou de commentaires. La chronique s'y prête.
Elle se veut lieu de discussions ouvertes et prétexte à l'échange.
Comme on a coutume de le dire : « Chaque époque a les artistes qu'elle mérite ». Ainsi, il est 'fréquent' en histoire de l'art de dire d'un mouvement ou d'une nouvelle ''école'' qu'elle naît en réponse ou en opposition à ce qui le ou la précède. Ou encore, qu'il ou elle apparaît du fait de sa corrélation avec des événements notoires de la période géographique et historique qui les voit naître.
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Pour bien comprendre, je rappellerai donc le contexte qui entoure les premières œuvres qualifiées d'Expressionnistes :
Fin 19ème, l'industrialisation occupe le devant de la scène en Europe et aux États-Unis. Le procédé photographique fait son apparition, avec les améliorations apportées à la technique du daguerréotype. Les écoles académiques des Beaux-Arts sont celles du naturalisme et du réalisme. On parle également à ce moment de l'Impressionnisme.
La photographie bouscule le champ traditionnel de la reproduction du réel de ces peintres certainement ''classiques'', tant dans la représentation des paysages que des portraits.
Début 20ème siècle, les événements se succèdent annonçant la 1ère Guerre Mondiale qui va éclater en 1914. L'élan originel d'une nouvelle société industrielle, avec la distance ''raccourcie'' par l'amélioration des moyens de communication et de locomotion, propose et génère le modèle d'un « monde nouveau ».
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Dans ce contexte particulier voient le jour les premières œuvres considérées comme de l'Expressionnisme. Les premières photographies détrônent la reproduction réaliste par le médium de la peinture. Dès ces débuts, l'Expressionnisme expriment un refus et une opposition à la Modernité.
Des suites de quoi, par de multiples biais (peinture, architecture, littérature et théâtre, également aussi dans la danse ou la musique et aussi en la matière du cinéma), pour les artistes qui s'en revendiquent, il n'est plus question de figurer le réel mais bel et bien d'exprimer un ressenti du monde.
Alors, les lignes se déforment, les détails tendent à la simplification et les Expressionnistes interrogent avec force ce modèle de société que glorifiait l'Impressionnisme. En s'opposant à l'académisme, il s'agit pour eux ni plus ni moins que de redéfinir la notion de Beauté. Un exemple parlant de cette recherche peut être la carrière de Vassili Kandinsky*. Ces recherches esthétiques et picturales ou celles plus théoriques de ses essais comme Du Spirituel dans l'Art témoigne assurément de la démarche de l'Expressionnisme.
Grâce aux atouts de l'outil web, vous aurez dans cette Chronique ART & SOCIETE #03 le loisir d'explorer en images et par quelques articles, l'aspect et les coloris de certaines œuvres dites de « l'Expressionnisme Allemand ». En cliquant sur les liens placés ici, au travers de certains de ses peintres et artistes, vous pourrez admirez quelques uns des tableaux fondateurs.
L'Expressionnisme Abstrait américain, dès le début des années 1940, va se revendiquer du mouvement de ce début du siècle et s'affirmer héritier de son style.
Il ne s'agit plus de représenter la réalité mais bien de décrier ses états d'âme. Chaque artiste possède dès lors le rôle révolutionnaire de redécouvrir et d'exprimer les relations de l'homme à lui-même, celles de l'être entier à ce monde qui se complexifie.
Ce qu'il m'importe de démontrer est qu'il s'agit là -certes- d'avant-gardisme, mais surtout à proprement parler de la naissance de l'Abstraction. Les artistes expressionnistes se détachent de plus en plus de la Figuration et chacun propose sa « vision » du monde, au travers de sa toile, de son œuvre, de par leur ''expression''.
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Resituons ce ''phénomène culturel'' dans l'échelle du Temps :
La Première Guerre Mondiale éclate en 14 et les soldats s'enlisent dans les tranchées tandis que les premières machines de guerre mécanisées s'affrontent sur les no-man's-lands . En 18, il est vrai, il y a « le Diktat » mais surtout un monde effondré face à l'horreur d'une guerre qui laisse les populations marquées. On parle des Poilus et des Gueules Cassées.
La Seconde Guerre Mondiale éclate ensuite comme on le sait en 1939, plus terrible encore que la première. On connaît les faits, inutile d'y revenir. Observons plutôt ce qu'il a résulté esthétiquement et d'un point de vue pictural, de cette période :
Loin de l'exaltation du progrès que firent les peintres du Futurisme, la période de l'entre-deux-guerres, dépeint un monde traumatisé où, malgré tout, s'expriment encore des utopies aux espoirs bousculés d'abominations. L'Expressionnisme que le régime nazi qualifie « d'Art dégénéré » réaffirme -principalement dans la peinture- dès les années 50, les valeurs essentielles que prône ce mouvement : la créativité et les libertés intellectuelles. L'école dite « de New York » exprime la dimension psychologique de l'art abstrait ainsi que les dynamiques de force de la couleur.
Les « 18 irascibles » du Club du 38 de la 8th East Street affrontent en 1950 le Metropolitan Museum of New York et sa politique culturelle réactionnaire. Ce sera grâce aux choix de la collectionneuse et artiste Betty Parsons que l'on découvrira les travaux de l'école de « New York ». Miss Betty ouvre sa Galerie en 46 au numéro 15 de la 57th rue de Manhattan. Convaincue bien malgré les polémiques, de la puissance et de l'intérêt culturel de ''l'Abstract Expressionism'', elle organise jusqu'à 12 expositions par saison, de deux ou trois semaines chacune.
Elle prend la relève de Peggy Guggenheim lorsque celle-ci ferme sa galerie en 1947. Cette même année, plutôt mécène qu'entrepreneuse, Betty Parsons fait le succès de Mark Rothko et de Herbert Ferber notamment. Dès 1948, elle rend célèbre Jackson Pollock. On peut aussi citer sa compagne d'un moment Hedda Sterne ou encore Walter Murch. Cette galeriste passionnée permit à ces artistes d'obtenir d'importants contrats avec leurs premiers collectionneurs.
Sa manière plus coopérative que commerciale, explique malheureusement que se détachent d'elle certains élèves de l'école New-yorkaise, enivrés de succès. D'autres néanmoins lui reste fidèle et la postérité fera d'elle le porte-flambeau par excellence du mouvement.
Ensuite le froid affrontement des blocs soviétique et américain s'engage.
On retiendra plus aisément les artistes US J. Pollock et sa femme Lee Krasner ou le couple William et Ellen de Kooning pour illustrer l'Abstraction américaine mais tant d'autres ont participé à l'essor de ce phénomène culturel qu'est l'EXPR ABSTR ! Avec son abstraction gestuelle, ce mouvement prend rapidement une place centrale de l'avant-garde de l'art moderne d'après-guerre.
Par l'happening, l'action painting et le dripping ou encore la technique du push and pull, les toiles des A.A.A. (Américan Abstracts Artists) ne se résument plus seulement être des images, elles possèdent à présent bel et bien une dimension d'événement à part entière ! An concret ''Event''' !
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Bon ! Mince et Zut ! Contrairement à ce que j'avais annoncé, voilà tout de même que j'ai décrit l'historique de l'Expressionnisme des débuts du 20ème aux années 50-60. Et bien soit !
Passons donc à la suite :
Une Chronique de JobNoJob « ART & SOCIETE » #03 -seconde partie-
ou
« L'émergence de néo-modèles de communication »
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« Afin qu'émergent des niu-modèles d'échanges
à l'heure de la communication globale de masse »
Pianotant une recherche ciblée sur le web, j'obtiens ma réponse. Les cinq principaux moyens de Communication sont les suivants :
la Presse écrite
la Télévision
la Radio / le Cinéma
l'Affichage
et Internet
Poussant un peu l'étude, j'apprends la définition du verbe ''communiquer''. Il s'agit de ''transmettre une information''. De plus, je découvre également qu'en prime-time le massive média télévisuel atteint entre 3 et 10 millions de spectateurs et se trouve être l'outil par excellence à l'origine de ce que l'on nomme généralement « l'opinion publique ». Continuant d'approfondir, il m'apparaît que la ''Communication'' d'aujourd'hui est qualifiée par 3 principaux adjectifs :
publique,
rapide
et éphémère
Avec l'avènement de l'audiovisuel et du multimédia, on sait les avancées de la Com' de masse, apparue lors de l'essor de la presse aux débuts de l'industrialisation. A l'origine, il s'agit d'un moyen de propagation, de démocratisation et de partage de la Culture, mais la montée des totalitarismes que connût ce siècle, mit à mal la confiance accordée à la Communication. Bien évidemment à cause des usages faits par ces dictatures de la propagande idéologique, par les moyens usuels de la communication.
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Avec la standardisation de l'information et de la culture, l'apparition en 1982 des Radios Libres est salutaire. Tout comme l'est de nos jours l'émergence des médias indépendants que soutiennent des fonds citoyens. On souhaite trouver là une garantie d'authenticité ainsi qu'une libre expression et une liberté journalistique exempte d'intérêts économiques.
Nous sommes quasiment en l'an 2023 ! On assiste au développement d'une conscience nouvelle et collective avec l'accès sans cesse élargi à plus d'informations, multiplié par la démocratisation des réseaux sociaux et de la Toile.
La situation mondiale tant des points de vue écologiques que géopolitiques et sociaux, révèlent des défis importants à plus d'un titre, qu'il va nous falloir relever.
« En conclusion, une proposition de définition de l'Auto-support »
''Self-advocacy'' / ''Self-help'' / ou simplement ''Auto-support'' /
Processus via lequel une communauté essaie de tisser par elle-même une aide mutuelle, pour résoudre des problèmes spécifiques. Terme apparu dans les réseaux d'entraides minoritaires issus des mouvements de droits civils.
Cela peut aussi être l'utilisation d'outils à notre portée pour proposer des moyens de communication innovants, à visée participative en vue d'une entraide citoyenne sur des sujets particuliers.
« L'auto-support », ce peut encore être la gestion autonome d'un lieu de communication dont la portée des actions est indépendante de celle des médias de masse. SOIT !
Localement, de tels supports existent.
Ils questionnent, par exemple, l'héritage laissé à nos enfants. Ces documents de travaux partagés existent. Ils sont de plus couplés à des réseaux militants usant de toutes les ressources à leur disposition (du web aux supports papier et graphique), dans l'objectif défini de structurer nos projets pour un meilleur « à-venir ». OK !
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Quelle est la mesure de l'investissement individuel ?
J'ai, personnellement, la conviction qu'il nous appartient de construire de tels supports et outils
Je reste convaincu qu'il nous appartient d'être les acteurs de ce nouvel expressionnisme.
Celui-ci peut devenir l'endroit d'une Communication originale.
Il pourrait être une avant-garde en avance sur nos difficultés et, par l'« Auto-support » nous permettre enfin de conjuguer nos compétences plurielles.
Et cela, très concrètement !
Ne Vous reste qu'à vous inscrire dans ces réseaux militants, dans ces médias libres et/ou engagés ! Ne vous reste qu'à Vous exprimer sur une toile, sur la Toile ou sur les supports papiers qui existent !
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En bref, c'est là une Autre Histoire !
Si vous souhaitez pousser encore le débat, voici quelques termes-clés* du néoexpressionism
trans-avant-garde
les nouveaux fauves
la figuration libre
@ bientôt dans Feuillus Libres ou bien ailleurs,
avec encore cette même intention,
« Rendre + Beau et d'offrir à Penser »
¤ JNJ du Collectif -LéA- ¤
Textes : JoBNoJoB
Œuvres :
- (1) et (2) Wassily Kandinsky
- (3) Jackson Pollock
- (4) Mark Rothko
- (5) et (6) JobNoJoB
Liens :
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