Suite à une soirée partagée entre une ferme associative, un apéro politique avec la candidate déodatienne des Nupes, Charlotte Moreau, et enfin autour de la table d'un bar local, l'idée de cette chronique est née d'une discussion à bâtons rompus sur le sujet social.
Dès aujourd'hui, je me tente à transformer l'essai en marquant ici en pointillés le filigrane d'une chronique « Art & Société ». J'espère prochainement vous y entendre, faire échos à certains et échanger avec vous. Surtout, il s'agit pour moi de témoigner d'états de faits sociaux, en France pour commencer, notre pays qui héberge encore injustices et souffrances.
Cette chronique sera là pour aborder des sujets difficiles, douloureux, souvent stigmatisés, mais où l'espoir est et sera notre meilleur allié. J'ai ambition d'animer longtemps ce débat de la question sociale, nourris de faits, interrogeant le travail social et son organisation. Je tenterai de nourrir le sujet en mettant en lumière différents aspects de cette réalité sociale qu'est la précarité.
J'évoquerai bien sûr des portraits, métissés et de toutes origines, jeunes et plus âgés, aux prises avec des difficultés différentes à chacun. Le public, que le métier dénomme parfois « public empêché », me tient particulièrement à cœur et je partagerai ici mes connaissances et mon témoignage sur les rouages d'une société qui précarise. Et bien qu'il est vrai qu'existent des organes salutaires en place, aux flambeaux portés autrefois par Coluche et les Enfoirés et aussi l'Abbé Pierre pour ne citer qu'eux. Il me paraît important d'analyser ces nombreuses problématiques auxquelles sont confrontées ces organismes. A des échelles différentes, en des points spécifiques, qui rendent on-ne-peut-plus complexe la question de la solidarité et de l'entraide sociale.
Je causerai donc pour ceux que l'on entend peu (mais déjà trop pour certains) : les précaires. Je causerai des précarités, qu'elles soient sociales ou morales, psychiques ou physiques et handicapantes ou non. Je causerai de situations spécifiques que peuvent connaître les structures d'hébergement d'urgence, les foyers, les points d'accueil. Des situations réelles qui existent au sein de ces locaux avec ces publics en difficultés. On se rendra rapidement compte que le milieu du soin et du travail médico-social regorge de nombreuses thématiques qu'il me paraît important de nourrir et de soumettre à l'analyse et à la réflexion.
Néanmoins -toujours- j'ouvrirai le débat sur la porte magistrale de la Culture Vive. J'ouvrirai des fenêtres sur un paysage d'Art. Car j'ai cette conviction que nous pourrons nous nourrir de ce soutien pour nous sortir de l'impasse du misérabilisme.
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Art & Société direz-vous ? Vaste et particulier à la fois.
Mes couleurs (quelles soient rouge ou noire pour ainsi dire) sont avant tout celles de la Rue (Kétanou). Mes couleurs ? Celles des contrastes saturés de l'hébergement d'urgence, mais aussi celles -plus chaleureuses- des soupes populaires et des petits déjeuners de la Fondation. Les nuances aussi, colorées, des nombreuses solutions, parfois à très court terme, toujours courageuses ; parfois qui s'insèrent dans des projets au plus long terme. Nous causerons des solutions qui existent pour sortir de l'engrenage que reste une situation dite de « précarité».
Art et Société ? Ou comment chacun use des ressources qui existent, comment l'on pourra innover, ce que l'on peut imaginer, pour se sortir de ces situations difficiles. Comment mieux aider ceux dans la difficulté ? Art & Société ? Oui ! Sous différents angles, je m'escrimerai à dresser des tableaux pour débattre de nos pratiques d'aide et de soutien. Peut-être aussi pour réinventer de nouveaux modèles de solidarité. Afin surtout, d'enrichir l'analyse des politiques mises en place face à une vaste paupérisation, avec ou contre certaines populations.
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Sous la lueur des phares de la culture et de l'art, cette chronique se propose d'être un lieu d'échanges et de réflexions pour les muets et les « sans dent ». Cette chronique sera également écrite pour faire écho à la voix de ceux qui travaillent à préserver la dignité de ce public dit « empêché ».
La précarité. Certains n'ont guère de risque de la connaître, mais quant à nous ? Ne l'avons nous pas tous approchée un jour ou l'autre, de près ou de loin ? Parfois, nous la connaissons bien, sans même la nommer ni la reconnaître. Elle touche à tous les domaines et à toutes les facettes de nos réalités. On pense d'abord à la précarité financière, aux sans-abris. Mais la précarité, la vraie, touche tout le monde. Par exemple, elle frappe à tous les niveaux la scolarisation et l'éducation, le monde médical et le soin, la culture et les échanges.
Donc Oui ! Les précarités... Ce seront bel et bien mes sujets de prédilection. Nous ne les aborderons pas sous l'angle classique et trop médiatisé du misérabilisme ou de la dénonciation. Mais sous celui de l'espoir et de la lutte sociale. Il s'agit pour moi d'un combat personnel, sincère et, j'ai un fort sentiment de compassion pour ceux qu'elles touchent. Eux, les muets qui -je le sais bien- ressentent parfois la misère comme le poids d'une sombre malédiction que l'on pressent inexorable.
Pour ceux qui croient le combat perdu d'avance, je prends mes responsabilités d'écrivain journaleux mais surtout d'ancien de la rue, d'ex-toxicomane, d'anonyme parmi le public indénombrable des migrants, SDF, prostitué.e.s et usagers de stups. Vous le comprendrez, c'est un milieu que j'ai connu, par le bas. Mais à présent, en citoyen, j'assumerai ma responsabilité car je possède l'outil de l'écriture et je vais tenter de nourrir ce débat. Apporter ma pierre à l'édifice, une pièce de plus dans la casquette, pour décrire les rouages d'un système qui -je le dénoncerai- entretient la misère, la crée et la provoque. Mais, paradoxalement, un système où luttes et victoires contre le fatalisme, existent bel et bien !
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C'est un point de vue incisif et prétexte à polémique mais c'est tant mieux ! Que le débat s'engage, que lumière soit faite sur « ce monde invisible de ceux qui souffrent ». Certes, ce public dit « empêché » est en souffrance, mais il ne sera pas question d'occulter une autre souffrance toute aussi réelle : celle du monde des travailleurs sociaux et des soignants, vérolé par des mesures d'états, qui dirai-je, rendent perplexes.
La vocation des assistant.e.s sociaux, des infirmiers, des éducateurs et éducatrices rencontre souvent de plein fouet et dès l'entame de leur carrière, des réalités auxquelles ils ne sont pas prêts ni préparés. Je ne parle pas ici de toute la dimension terrible de la rue ou des milieu carcéraux et psychiatriques, mais bien de la triste réalité du monde du travail social en France et des mirages auxquels sont confrontés ceux qui s'y consacrent.
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Oui, nous pourrons en parler ! Des réalités des moyens donnés et des devoirs qu'implique le travail social. Le courage et l'abnégation que renouvelle chaque jour la lutte de ces autres anonymes, qui œuvrent à procurer de l'aide aux plus nécessiteux. Nous visiterons les coulisses de l'urgence sociale, nous pourrons parler de la chronicité de la misère, avec toujours pour objectif de mieux la combattre ! Afin d'étayer le sujet sans polémique facile, pour que tous s'arment avec l'espoir au cœur ! Pour que tout un chacun, aidé par de belles âmes, puisse rendre moins précaire notre réalité sociale.
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Enfin pour clore cette première prise de « Art & Société », je vous déclare mes joies et convictions de tenter ici de proposer un lieu où Oniros et culture vive, artistique et société, se confrontent et fédèrent mais réunissent surtout l'échange des idées. Comme je l'ai dit, je me sens fier et honoré de pouvoir vous proposer ma « Touch' » en apportant à ces articles de société des visuels d’œuvres artistiques « juste pour le plaisir des yeux ».
Comme le déclare le slogan de mon Collectif d'artistes, LéA : « Rendre plus Beau & Offrir à penser »,
et @ bientôt !
Très vite le #02 de « Art & Société », about « La Journée de la Misère »
Textes : JoBNoJoB
Œuvres :
Premières collaborations de JoBnoJoB et Natacha Zils
- Recto Reverse (stylo et feutre, A3)
- Jusqu'ici tout est normal (stylo et feutre, A4)
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