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Feuillus Libres

Réparer le monde - Nos disques sont rayés #4 (Vidéos, Performances, Débats)


Du 4 au 15 février 2020, le Festival "Réparer le monde - Nos disques sont rayés #4" se tenait au Théâtre du Rond-Point à Paris. Ce Festival fait le lien entre Écologie, Luttes Sociales et Culture en posant la question : Comment sortir de la Fin du Monde ?

Entre autres intervenants : Alain Damasio, Pablo Servigne, François Begaudeau, Juan Branco, Denis Robert et Marielle Macé...


Cet article rassemble les conférences et spectacles du festival filmés par Le Media ainsi que des clips du Groupe Catastrophe qui donnait un concert pendant le festival.

Un bon remède à la morosité ambiante, à voir absolument !



Description :


Quatrième édition de Nos disques sont rayés, festival carburateur d’idées, d’inventions et d’étincelles de génie pour sortir de la morosité et du découragement. Prises de parole, invectives et initiatives : comment sortir vivant de la fin du monde ? À lire les courbes exponentielles des crises en tous genres, économiques, écologiques, humanitaires ou médiatiques, tout annonce l’apocalypse. Épuisement des ressources, déséquilibre climatique, dictature de l’intelligence artificielle... Mais comment négocier l’avenir après l’effondrement général ? Ici, on parle, on interroge. On coopte des scientifiques, des journalistes, des artistes et des responsables politiques. Cartes blanches, performances, conférences et débats : les spécialistes viennent fracturer l’élan catastrophiste par le rire et la provocation.

Un nouveau cycle de questions-réponses s’organise pour tenter d’y voir plus clair dans les blocages planétaires. Sur scène, des invités surprises, fous inventeurs et ingénieurs fantaisistes, docteurs ès en tous genres partagent leurs idées. L’agriculture raisonnée, le zadisme, la transhumance à la campagne, la préservation des espèces menacées... Le projet : débloquer les blocages et faire mieux. On poursuit le chantier, on fêtera même la naissance d’une nouvelle science : la collapsologie. Jean-Daniel Magnin, directeur littéraire et instigateur depuis quatre saisons de Nos disques sont rayés, concocte l’édition. Quelques penseurs activistes reposent la question cruciale : après la fin du monde, on fait quoi ?



Les vidéos :


LE MONDE DANS 100 ANS, DÉBARRASSÉ DU CAPITALISME - ALAIN DAMASIO, PABLO SERVIGNE


Nous sommes le 4 février 2120. Paris est-il toujours Paris ? Des bisons broutent-ils la prairie autour du Rond-Point ? Et le théâtre est-il désormais une ferme en permaculture, un atelier low-tech ou un centre d’hébergement pour les migrants climatiques ?

Pour apprivoiser l’avenir, jouons ensemble que nous sommes un siècle plus tard, réunis à nous remémorer l’effondrement et son dépassement inattendu : comment nous sommes sortis de la dissonance cognitive qui empêchait la mobilisation générale alors que l’alerte sonnait depuis des décennies ; nos stratégies de (sur)vie ; cette nouvelle façon de s’émanciper par et au-delà des technologies ; les rétromorphoses insoupçonnées du capitalisme ; le renouement au vivant en nous et hors de nous ; l’amitié, le collectif, le temps retrouvé.

L’auteur de science fiction Alain Damasio et le collapsologue Pablo Servigne viennent de planètes différentes, mais ils croient l’un comme l’autre aux vertus expérimentales de la fiction. Porteurs tout au long de la soirée de brèves narrations qui nous font toucher le basculement en cours, ils en déplient les enjeux avec leurs invités artistes et penseurs – et avec le public.



NEUF MOYENS INFAILLIBLES DE CHANGER LE MONDE - FRANÇOIS BEGAUDEAU


S’il ne s’agissait que de réparer le monde, on serait armés.

Une clé à molette, quelques vis, deux ou trois boulons, et tout repartirait. Mais le monde n’est pas cassé, il est perdu. Il est égaré, il est foutu. L’humanité se pousse elle vers la sortie ; vers son extinction totale ou juste cérébrale.

C’est tout le mécanisme de l’humanité qu’il faut revoir, la bagnole entière qu’il faut changer. À condition que ceux qui conduisent le modèle actuel veuillent bien sortir. À condition de s’autoriser à les éjecter. Il se peut ainsi que le salut du monde passe par une certaine rudesse. Il se peut que parmi les neuf moyens infaillibles de le sauver ne figure pas le yoga.



HISTOIRE DE TA BÊTISE - FRANÇOIS BEGAUDEAU


Histoire de ta bêtise est parti de la dernière séquence présidentielle, qui fut un sommet en matière d’énoncés creux. Et puis j’ai extrapolé vers la classe qui produisait ce vide, cette « minorité audible » qui monopolise ou presque la parole médiatique. La question est simple : qu’est-ce qui fait que des cerveaux valides produisent ce vide ? Je fais alors de la bêtise un fait de structure, qui nécessité qu’on analyse celle-ci. Étudier la chimie de la bêtise de la bourgeoisie impliquait d’examiner à nouveau ce que bourgeois signifie.

"Si ta condition ne t’interdisait de voir que le capitalisme produit structurellement des désastres écologiques, tu t’aviserais qu’on ne sauvera la planète qu’en renonçant à la croissance qui est son mantra. Au lieu de quoi tu conçois les réformes environnementales dans les limites de tes impératifs marchands. Au gangréné tu prescris des antibiotiques. Sa famille est soulagée : elle n’aura pas à recourir aux grands remèdes ; elle peut une nouvelle fois voter au centre."



CONVERSATION NOCTURNE AVEC ALAIN DAMASIO, DENIS ROBERT ET JUAN BRANCO


Imaginons une veillée où se retrouvent trois « veilleurs » revenant de fronts différents, ils se racontent l’avenir et les stratégies possibles par-delà les événements du jour.

Denis Robert, journaliste, plasticien, romancier, a lutté à mains nues (avec un couteau dans le dos) contre le monstre Clearstream, il dirige depuis peu la web Télé Le Média. Avocat de Julian Assange et essayiste, Juan Branco est l’auteur du bolide éditorial Crépuscule, une fronde lancée contre le système oligarchique et la presse inféodée qui ont mis en selle la présidence Macron. Lanceur de trois pavés SF mémorables dans la vitrine de la littérature – dont son dernier calibre à forte trouée Les Furtifs qui célèbre la jonction des révoltés et de la nature – Alain Damasio explore les marges et les possibles de l’action libertaire avec les outils de haute précision que sont la fiction et la broderie du langage.

Au contraire des autres rencontres du festival qui se glissent dans un créneau de deux heures, la conversation entre veilleurs sur scène et avec le public durera aussi longtemps qu’elle durera.



COMMENT RÉPARER LE MONDE QUAND A MOINS DE 26 ANS ?


Le monde est à nous !

Ils sont nés ou ont grandi au XXIe siècle, ils voient leur avenir hypothéqué par les premiers signes du basculement climatique, l’inaction de leurs aînés au pouvoir les sidère. Partout dans le monde adolescents et jeunes se mobilisent pour réclamer un changement radical de gouvernance. Invités par des étudiants de l’Université Paris-Diderot, de jeunes activistes viennent raconter et confronter leurs luttes. Côme Girschig, étudiant à Sciences Po et vice-président de Jeunes Ambassadeurs pour le Climat, a été le représentant français au Sommet de la Jeunesse pour le Climat de l’ONU. Julie mène des actions de désobéissance civile avec Extinction Rebellion. Léna est coordinatrice de la COP1 Étudiante, un festival écocitoyen. Et aussi des lycéens engagés au sein du collectif international Youth For Climate. Soirée animée par un Youtuber associé au collectif On est Prêt et ponctuée par un documentaire sonore sur les luttes de la jeunesse, réalisé avec Radio Parleur.

Avec des activistes de : Extinction Rebellion, jeunes ambassadeurs pour le climat , la Cop2 étudiante, Youth For Climate, Radio Parleur, Collectif On est prêt, coordination : Carla Philippe, Louis Billion-Laroute, Charles Bonnet.



MARIELLE MACÉ : RETOUR À "NOUS"


Le pronom « nous » revient, sur les places, dans les luttes, sur scène, dans le poème... On veut dire « nous », pouvoir dire « nous », c’est-à-dire se mettre à plusieurs. Et avec lui reviennent un appel, une chaleur, des élans magnifiques ; mais parfois aussi des méprises ou des confiscations. Il faut penser ce retour : l’appuyer, l’augmenter, l’empêcher de défaillir, y tenir — ou retenir les rênes si nécessaire. Penser et soutenir ce retour du « nous», comme d’un bel et grand oiseau dans des printemps franchement altérés.

Marielle Macé est directrice de recherche au CNRS, spécialiste de littérature. Ses livres prennent la littérature pour alliée dans la compréhension de la vie commune. Ils font des manières d'être et des façons de faire l'arène même de nos disputes et de nos engagements. Elle a publié Le Temps de l'essai. Histoire d'un genre en France au xxe siècle (Belin 2006), chez Gallimard Façons de lire, manières d'être (2011) et Styles (2016). Critique de nos formes de vie (2016) et aux éditions Verdier Sidérer, considérer – Migrants en France (2017) et Nos cabanes (2019).



LE GROUPE CATASTROPHE






Texte : Julien Party

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